RALPH AZHAM

» Posted on 22 mai 2011 in BD / Mangas, Lectures

L. Trondheim – Dupuis 2011 –

Fantasy à l’humour noir

C’est l’histoire d’un vilain canard, que son village humilie à souhait. Pourtant, il y a de fortes chances qu’il soit l’Elu. Où l’on retrouve Lewis Trondheim, et sa classique ménagerie d’animaux aux mentalités salement humaines. Loin de Donjon, Trondheim en solo et en fantasy…

Il y a bien longtemps que j’ai lu une histoire de Trondheim qui ne fonctionne pas en strip. Oui, ça fait du bien d’être pris dans une vraie aventure, avec des vraies pages qui se suivent, sans obligation de gag toutes les trois cases. (Ok, j’ai adoré Bludzee)

Où l’on suit donc les démêlées de Ralph, jeune canard aux longs cheveux bleus comme son bec, avec les habitants de son village, aussi bouseux que méchants, ignares et vindicatifs. Où l’on apprend qu’enfant, Ralph rêvait d’être l’Elu, que le test n’a pas vraiment fonctionné. Autour de lui, son père, qui l’aide (par culpabilité ?)  comme il le peut. Il y a Claire, peste provocatrice, qui semble bien attachée à Ralph. Il y a des barbares de la Horde, qui sont sur le point de débarquer. Et il y a les habitants de ce village perdu au milieu de rien…

Un scénario, de l’action et un cadre d’histoire somme toute assez classiques. Mais comme c’est Trondheim qui nous tient en main, ça n’est pas complètement classique : les dialogues caustiques, les réparties fonctionnent tout en impertinence et en réflexions « lewisiennes » (si j’étais pompeux, je dirais que c’est de la naïveté métaphysique douce-amère). Impossible de ne pas tenter de comparer Ralph Azham à Donjon : c’est le même univers médiéval. Le ton me paraît ici plus noir que ce que je connais de Donjon. Moins héroïques, moins outré/comique/action.  Sans le trait de Trondheim, la méchanceté des villageois serait assez épouvantable, parce que pas tempéré par les personnages grotesqueme et stupides de Donjon.
Comme tout premier tome d’une quarantaine de pages, « Est ce qu’on ment aux gens qu’on aime », le tome 1 de Ralph Azham se lit trop vite. Il enchante vite et frustre d’autant. On a très vite envie de savoir où s’en va Ralph.

Les planches (et les couleurs) sont très belles, certaines cases sont de vraies invitations à la rêverie. On espère bien que Lewis pourra continuer à mener les suites de Donjon (on est où déjà là ?) et de Ralph, sans s’entremêler l’imagination !

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