MAROUFLAGES

» Posted on 14 mars 2011 in Nouvelles

Sylvie Lainé (2005/2009) –Actu SF / Les 3 souhaits– Prix Rosny Ainé 2006Grand Prix de l’Imaginaire 2007Nouveau Grand prix de la SF française 2006

Sentiments partagés

Quand un humain et une dauphine s’aiment, d’amour et de sexe…
Les sentiments sont au coeur des trois nouvelles de Sylvie Lainé… La principale, « Les Yeux d’Elsa » a remporté maints prix, et se distingue par son sujet : une histoire d’amour entre un homme et une dauphine. J’ai apprécié la mise en scène du contexte : les humains se servent des dauphins améliorés  pour des travaux sous-marins. Ils exploitent ces joyeuses créatures, qui malgré leur état de conscience supérieur, restent encore naïves et donc soumises à l’impitoyable cruauté de l’esprit humain, lorsque celui-ci se dédie à la rentabilité économique.

Là, un humain chargé du « recrutement » de ces esclaves, tombe amoureux d’un dauphin femelle,  issue des recherches les plus récentes. Et les sentiments sont réciproques. Et bien plus fort du côté dauphine qu’humain. Le contexte, l’histoire, l’écriture… tout ce qui noue là est fort.
Mais je n’ai pas accroché, cru, à cette histoire d’amour. La caricature du personnage humain, l’homme, m’a gêné : trop caricatural dans son comportement (en équivalent couple homme femme, imaginez-le comme un gros  rustaud qui resterait planté devant sa télé jour et nuit, accordant à sa nana éperdue d’amour, quelques heures d’attention par trimestre).  La dauphine, elle,  est représentée, comme l’amoureuse dévouée, soumise. Dévouée, sensible. Intelligente et douée de sentiments très forts. Mais dans ce cas, pourquoi ne voit-elle pas tout de suite que l’homme qu’elle aime, est comme les autres. Un rustre, un butor… un pauvre type.  Certes, elle finit par s’en aller mais… n’aurait-elle pas pu le faire plus vite ?  Je me demande si l’histoire d’amour ne souffre pas de son format « nouvelle » :  ces deux personnages auraient besoin d’un approfondissement psychologique. Ils restent ici un peu trop à l’état d’ébauche pour pouvoir m’émouvoir. (Pourtant,  je pleure facilement hein).

J’ai très nettement préféré la troisième de ces nouvelles « Fidèle à ton pas balancé » avec encore une histoire d’amour qui finit mal, mais dont les sensations, les projections intérieures, les modifications des perceptions du personnage principal m’ont séduit. L’écriture de Sylvie est très sensible et je reste encore étonné qu’elle n’ait pas mis plus de finesse dans l’homme des « Yeux d’Elsa ».

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1 Comment

  1. Ça a l’air pourtant original… Pas banal ça faire l’amour avec les dauphins…

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