LE CONCILE DE FER
China Miéville – 2004- (Fleuve Noir) – Prix Arthur C. Clarke (2005)
De bruit et de fureur !
De fer ? De sang, de glaise, de poussière, de charbon et de larmes ! Et aussi de gaz, de chair, et de magie, de boue et de sueur… China Miéville prend les matières, les tord, les travaille et les recrée en tout sens. Ainsi les pages de son roman, dantesques, remodèlent-elles l’imagination. Jusqu’à plus soif !
LA HORDE DU CONTREVENT
Alain Damasio (Folio SF) Grand Prix de l’Imaginaire 2006
Tempête de mots
Le lyrisme échevelé de ces pages laisse pantois. Difficile de rendre compte de l’ampleur d’un tel roman !
LES CORNES D’IVOIRE – AFIRIK-
Lorris Murail – 2011- Pocket
L’ivoire, plutôt que l’ébène.
Si l’Europe s’était effondrée au Moyen-âge, l’Afrique, serait devenue le continent civilisé de la planète. Découvrant l’électricité, inventant l’avion, explorant le monde… Voilà un roman qui fera date, une belle uchronie simple, forte : et si le continent noir était le maître, et les blancs, ses esclaves ? Une transplantation historique parfaite !
LE DECHRONOLOGUE
Stéphane Beauverger – (Folio – La Volte 2009) Grand Prix de l’Imaginaire 2010 – Prix Bob Morane 2010 – Prix du Lundi 2009
Pirate, de retour vers le futur des Caraïbes
Henri Villon est un fier flibustier français essentiellement au service de lui-même. Sacré soiffard, plutôt lettré, il est à la fois en lutte contre l’empire espagnol et en quête de mystérieux objets aux pouvoirs étonnants. Ce livre est son testament… Une jolie construction littéraire et un vrai récit de pirate déboussolé !
MAJIPOOR
Jouvray / Ratte (Soleil 2009)
Sur la route, avec le Seigneur des Rêves
Sur la route, en compagnie de Valentin, jongleur amnésique, recueilli par une troupe de troubadours. Ensemble, pendant que Valentin recouvre ses souvenirs, ils vivent des aventures
TERRIENNE
Jean-Claude Mourlevat (2011) – Gallimard Jeunesse
Un séjour à Campagne en apnée.
A la recherche de sa soeur disparue, une jeune fille entre dans un monde parallèle au notre : là-bas, tout ce qui est trop humain, fascine et dégoûte. Un cauchemar entre science-fiction et conte fantastique.
Une route de campagne qui mène vers Campagne : étrange frontière entre deux mondes qui se terrifient mutuellement. Le nôtre effraie par sa saleté, ses microbes, ses débauches, de rires et d’émotions ! Le Leur effraie par l’efficacité de son organisation, la propreté de son silence, l’absence de contact… par son horrible pureté et sa brutalité.
GRENDEL
John Gardner (1971) – Denoël-Lune d’Encre
La triste rage du Mal
Grendel est un monstre terriblement malheureux. Sa vie est une farce tragique. Il en souffre et les hommes en pâtissent.
Pauvre Grendel : conscient de sa condition, lucide sur le sens de la vie, il n’a pas l’heur de se bercer d’illusion, comme ces Hommes du Nord qu’il espionne, qu’il terrorise et qu’il massacre. Bête immonde, il vit près de sa puante et décervelée mère, au plus profond de cavernes obscures (on y accède par les tréfonds d’un lac aux serpents de feu, c’est dire) et se frotte au monde dès qu’il en a l’occasion.
LE DERNIER DE SON ESPECE
Andreas Eschbach (2003) – L’Atalante
Machine de guerre perdue
C’était l’arme la plus sophistiquée de l’armée des Etats-Unis. Il est à la retraite et tombe en petits morceaux…
La scène d’ouverture est impressionnante. Pour se réveiller, se secouer de l’hémiplégie et de la cécité qui le saisit au réveil, Duane Fitzgerald se sert d’une batte de base-ball, avant de se plonger un tournevis dans le bas-ventre, histoire de vérifier… ah vous lirez bien la suite, et cela sans craindre de débordements gore !
Andreas Eschbach m’avait étourdi avec « Des milliards de tapis de cheveux », un space opera fameux, novateur dans la forme et poétique (« bradburien ? » dans le fond). Ici, c’est un polar étonnant, au goût doux-amer.